Comme toutes les sciences, la Médecine a souffert d’une période de stagnation en Europe pendant le haut Moyen Age. Une forme de médecine ecclésiastique apparut, qui prenait soin des lépreux et autres malades. Les Bénédictins y contribuèrent considérablement, car ils avaient obligation d’étudier les sciences et tout particulièrement la médecine.

A l’opposé, l’ecclésiastique français St Bernard de Clairvaux interdit aux moines Cisterciens d’étudier les livres médicaux et prohiba l’emploi de tout remède autre que la prière.

La première Ecole de Médecine de l’Europe occidentale fut fondée à SALERNE, en Italie, au début du XIè siècle. Au XIIIè siècle, de telles écoles existaient un peu partout ( Bologne, Paris, Montpellier, Oxford...).

Les études duraient 6 ans et il fallait enseigner et pratiquer pendant 2 autres années pour avoir droit au titre de Maître. Les cours étaient des lectures commentées des écrits des médecins grecs, latins et arabes (Hippocrate, Galien, Razès..). Parallèlement, l’étudiant accompagnait un Maître auprès de sa clientèle afin d’acquérir de la pratique.

Le Médecin

L’examen des urines dans un vase de verre ( Uroscope ) est le geste par excellence du médecin de cette époque, appelé MIRE. L’examen du malade se fait aussi en palpant le pouls ou la zone douloureuse.

La SAIGNEE est fréquente et n’avait pour effet que d’affaiblir le malade.

On utilisait largement les plantes. On encourage les médecins à se promener pour herboriser. Les traités de médecine donnent de nombreuses indications sur les plantes et leurs propriétés. Les plus utilisées sont la lavande, la douce amère, le coquelicot, l’armoise, la belladone, le pavot...

Des compositions, bizarres pour certaines, étaient préparées par les Apothicaires.

Les honoraires étaient proportionnels à la fortune des malades et payables tantôt en argent, tantôt en nature. Au riche on prenait 100 livres, tandis qu’au pauvre, on demandait, oie, canard, poule, fromage ou oeufs.

Début de la Chirurgie

Les opérations sont pratiquées par des Barbiers chirurgiens (à robe courte), sous l’autorité d’un médecin (à robe longue). Ceux ci sont de simples barbiers qui ont abandonné leurs soins pour s’occuper des opérations, exclusivement.

Ils peuvent faire une trépanation, extraire les pierres de la vessie, châtrer les animaux et les hommes, inciser une fistule et ligaturer les hémorroïdes.

Les médecins les méprisent complètement et les rejettent dans le monde des métiers manuels et artisanaux.

Longtemps interdite par l’Eglise, la dissection du corps humain ne fut permis qu’au XIIIè siècle, et était de plus en plus fréquente au XVè siècle.

Soigner les dents

La médecine des dents est sommaire.

Quand une dent fait mal, on applique dessus un clou de girofle ( d’où l’eugenol, substance utilisée encore aujourd’hui par nos dentistes, est extraite).

Quand il faut l’enlever, on s’adresse à « l’arracheur de dents ». Celui ci opère avec une grosse pince, le jour du marché sur la place, en racontant des boniments pour distraire son client, d’où notre expression « mentir comme un arracheur de dent ».